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Northrop B-2 Spirit

Le Northrop B-2 Spirit

Le Northrop B-2 Spirit, également surnommé Stealth Bomber (en français : bombardier furtif), est un bombardier de l’US Air Force (USAF) développé par l’avionneur américain Northrop durant la guerre froide. En 2025, le B-2 Spirit est la seule aile volante ayant été produite en série (21 exemplaires construits, 18 en service) ; il doit être remplacé par le Northrop Grumman B-21 Raider, de même type. Il est l’un des plus célèbres avions furtifs existants. Présenté comme le plus performant au monde dans sa catégorie, il est propulsé par quatre turboréacteurs General Electric F118, d’une poussée unitaire de 77,4 kN, et dispose de deux soutes pouvant recevoir une charge maximale théorique d’environ 35 tonnes de bombes et missiles divers.

En 1978, l’USAF émet la demande d’un bombardier de pénétration stratégique qui soit complémentaire, voire remplaçant, du Rockwell B-IB alors en essais.

Le B-2 Spirit est également l’aéronef le plus onéreux du XXe siècle, son coût global unitaire (recherche, développement et essais inclus) étant estimé en 2020 à trois milliards de dollars US. C’est une des raisons pour lesquelles sa conception a été sujette à controverse au Congrès des États-Unis et parmi le Joint Chiefs of Staff. Alors que 132 exemplaires devaient initialement être construits, seuls 21 l’ont été, ce qui explique en partie leur coût unitaire si élevé.

Le vol inaugural du premier B-2 Spirit, le Spirit of America, s’est déroulé le  et le premier avion opérationnel a été réceptionné par l’USAF à la fin de l’année 1993. Destiné à l’origine au bombardement stratégique à l’arme conventionnelle ou nucléaire de cibles soviétiques durant la guerre froide, le B-2 Spirit a finalement réalisé sa première intervention en Serbie, durant la guerre du Kosovo en 1999, puis est intervenu lors des guerres d’Afghanistan en 2001, d’Irak en 2003, en Libye en 2011 et en 2017, au Yemen en 2024 et en Iran en 2025.

Descriptif technique

Le B-2 Spirit est développé pour réaliser les missions, vitales pour l’USAF, de pénétration profondes dans le territoire ennemi afin d’effectuer une frappe offensive, éventuellement nucléaire. Le B-2 est une aile volante, c’est-à-dire qu’il ne dispose ni de fuselage ni d’empennage ; sa forme très aérodynamique et ses capacités furtives lui donnent un gros avantage par rapport aux bombardiers précédents, de même que sa grande capacité d’emport de bombes. Sa faible signature radar lui donne une grande liberté d’action à haute altitude, permettant ainsi d’accroître son rayon d’action et le champ de vision des systèmes embarqués. Selon l’USAF, la distance franchissable de l’avion est de 11 000 km et elle peut être augmentée par l’usage du ravitaillement en vol ; à son altitude de croisière, le B-2 se ravitaille toutes les six heures, remplissant à chaque fois ses réservoirs de 45 tonnes de carburant.

En raison de ses caractéristiques de vol complexes et de la nécessité d’avoir une faible signature de télédétection, le développement et la construction du B-2 nécessitent l’utilisation de la conception et de la fabrication assistées par ordinateur. En apparence, le B-2 ressemble aux bombardiers YB-35 et YB-49 de l’avionneur, tous deux des ailes volantes dont le programme a été abandonné au début des années 1950, prétendument pour des raisons politiques. Les ressemblances ne se limitent toutefois pas à l’apparence puisque le B-2 est de taille semblable au YB-49 et les deux avions ont la même envergure (52,4 m) ; l’YB-49, en raison de sa forme, a également une faible signature radar.

Le cockpit dispose de deux sièges éjectables Douglas/Weber ACES II s’évacuant vers le haut, d’un cabinet de toilette chimique et d’un coin cuisine et offre suffisamment d’espace pour un troisième membre d’équipage ou pour « un sac de couchage pour les longues missions » selon l’USAF. Le pilote contrôle l’ordinateur de mission qui gère la désignation des cibles ou leur redésignation en vol. La navigation et le tir de l’armement sont la responsabilité de l’officier des systèmes d’armes (en anglais : Warfare Systems Officier, ou WSO), assis sur le siège de droite. Les deux postes d’équipage disposent chacun de quatre écrans multifonctions couleur. L’appareil est équipé d’un système quadruple de commandes de vol électriques numériques contrôlant les gouvernes de bord de fuite des ailes, combinant les fonctions d’aileron, de gouverne de profondeur et de volets qui représentent 15 % de la surface de l’aile. Un embryon d’empennage horizontal sert de compensateur de profondeur ainsi que d’amortisseur de rafales en coopération avec les ailerons. Il est à noter qu’en raison de son profil plat et lisse, typique des ailes volantes, l’appareil serait très certainement très difficile, voire impossible à piloter s’il n’était pas équipé de ses ordinateurs de bord. Ce problème avait d’ailleurs affecté sérieusement la mise en œuvre des ailes volantes des années 1950, et de petites dérives verticales avaient dû être ajoutées pour conserver une certaine stabilité en lacet.

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